Les enfants
de Maximin...

De gauche à droite: Bruno (assis par terre), Suzanne, Odile, Marguerite, Roger, Placide (il ne manque sur la photo que Monique qui viendra 10 ans plus tard)

Dans nos contrées, les hivers étaient plus longs et plus neigeux qu'ils ne le sont maintenant... Nous étions chaudement vêtus, avec de grosses chaussettes de laine dans nos galoches, mais genoux et cuisses étaient rigoureusement nus. Nos "Galoches" étaient là nos uniques chaussures, pour la maison, l'école et l'église; elles résonnaient fort sur les chemins et sur le béton des cuisines Pour un usage plus prolongé, nos pères les ferraient de clous, car le bois aurait été trop vite usé et si elles n'avaient pas l'élégance des souliers, nous avions les pieds au sec et au chaud.

 
Ces journées d'hiver, passées dans la neige, faisaient notre bonheur sur le chemin de l'école. Ce n'est que l'été que nous revenions à la maison pour le repas de midi; il fallait faire vite, car l'école était loin.
Dès l'automne et durant tout l'hiver, nous portions notre dîner dans un petit panier de pêche accroché dans notre dos, au-dessus du cartable, la pélerine noire réglementaire couvrant le tout; si l'on ajoute le traditionnel béret noir obligatoire, on a l'image type de l'écolier de nos campagnes de jadis.
A midi, le maître faisait réchauffer nos repas et nous mangions, en silence, autour du poêle à charbon, au milieu de la salle de classe.
Pour le repas, nos mères nous mettaient une petite fiole de vin coupée d'eau et je me souviens, qu'au retour, le soir, nous nous amusions à faire, avec le restant, des dessins sur la neige...

" Mes songes des nuits d'automne " _ Bruno Armanet (Ed. La pensée universelle).



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