La maison de Maximin et Marie-Louise, la ferme
du Guillaud, était, comme toutes les maisons de la
région, construite en pisé, couleur de
terre séchée. L'intérieur
était d'une simplicité extrême: un
béton à terre, peu ou pas de tapisseries et
la pièce centrale où la famille
résidait en permanence comportait un seul et
unique foyer en son centre, pour la cuisine et le
chauffage. C'était la seule pièce chauffée et l'hiver, chacun se blotissait autour du feu... Les chambres étaient souvent glaciales, avec des rideaux de givre et de glace aux fenêtres lors des grands hivers et ces soirs-là, il fallait vite rentrer sous son édredon après avoir déposé dans le lit, les pierres rondes ou les briques que l'on avait fait chauffer dans le four de la cuisinière... De l'aspect de la ferme, il nous reste ce
tableau, peint par E. Roudig (65*33cm) A la fin de la grande guerre, certains
prisonniers allemands furent affectés dans les
fermes qui manquaient de bras pour les travaux des
champs. Ce fut le cas pour E. Roudig qui travailla
à la ferme Bourdillon, une ferme voisine. Il
était peintre à ses heures de loisirs et
plus d'une famille du hameau lui demanda de
représenter sa maison. Dans cette ferme, levé à l'aube, été comme hiver, il fallut labourer, semer, soigner le bétail réparer les outils, clôturer les parcs et élever sept enfants ! Et après cinquante ans de dur labeur, en ce triste mois d'octobre 1970, Maximin perdit sa femme... Marie-Louise sera veillée deux jours durant dans cette chambre où mourut grand-mère Angèle, sa mère, l'oncle Placide son frére, ainsi que son père et ses cinq petits frères et soeurs. Maximin la rejoignit au cimetière de Sainte-Anne le sept mai 1974... La maison familiale, désormais sans âme, devint silencieuse... |
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