Sainte-Anne-sur-Gervonde en 2003

Cet étang, anciennement appelé étang de Billon puis étang de Bidaud,
est un havre de paix, de calme et de nature conservée.
Les nénuphars, les nymphéas, les oiseaux, les roseaux, les arbres,
le silence y accueillent les visiteurs généreusement...

Il fut le témoin des rencontres de tout le village lors de la pêche de l'étang, vidé pour cette occasion unique. Maximin aimait beaucoup la pêche et participait bien sûr à la pêche des étangs... mais il préférait la pêche en rivière dans la Gervonde et même le soir à la lampe de poche, la pêche interdite des écrevisses ! Nous étions avertis de ses exploits seulement le lendemain en voyant grouiller les "écrivains", comme il appelait ces bestioles gigotantes (pour l'anecdote, c'était pour lui l'occasion de se laver les pieds !). Il a pêché jusqu'à la fin de sa vie et, devenu vieux, si la pêche était interdite, il se promenait au bord de la rivière avec son bâton de vieillesse avec à un bout... un fil et un hameçon !

Au dessus de l'étang, si vous cherchez bien, vous verrez de grands épicéas alignés et abandonnés... C'est là que se trouvait la vigne de Coulon; bien exposée au sud comme toutes les vignes de Ste Anne. Les Anciens plantèrent le BACO après 1865 car ce cépage résistait au phylloxéra. C'était un cépage trés précoce, trés productif, mais il fallait s'accrocher à la table pour le boire ! Peu alcoolisé, il était très apprécié des paysans.

Maximin était très fier de ses vignes et en possédait trois !
Le jour des vendanges était un jour de fête, coloré, joyeux et animé ! Pour chaque vigne il fallait un jour de travail et toute la famille, les oncles, les cousins et les voisins y participaient (à charge de revanche: on appelait ça "le coublage"). Nous les gosses, étions chargés de ramasser les grains tombés et de ne pas trop flemmarder. L'étang entendait alors nos rires après les vendanges lorsque nous allions nous y tremper les pieds...

Suzanne Armanet (mai 2003)

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