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Le retour d'un prisonnier de Silésie

Carte de Silesie (région de Sagan, Benthen)

Maximin était prisonnier en Silésie mais il ne retrouva la France que le 31 janvier 1919 !
Ce fut long ! Le témoignage suivant nous donne une idée de ce que pu être son retour...

Vont-ils bientôt se décider à nous renvoyer dans nos foyers ! La situation devient très critique, la faim commence à se faire sentir. Depuis quinze jours, nos petites réserves sont épuisées. On nous dit que les boches ne peuvent avoir de train pour nous transporter parce que le pays est en révolution...
Le samedi 21 décembre à dix heures, on nous rassemble, et un boche nous annonce que l'ordre du départ est arrivé et qu'il aura lieu le lendemain à neuf heures. Alors c'est fini et bien fini cette fois !
[...] Nous traversons la ville de Friedenshütte. Trois kilomètres à faire pour arriver à la gare... Nous voyageons toute la journée et toute la nuit. Il fait très froid; nous nous couvrons le mieux possible, et malgré tout, nous grelottons dans nos wagons à bestiaux. Enfin, à six heures du matin, nous arrivons à Nenhammer, et après une heure et demi de marche, nous arrivons dans la partie du camps qui nous est destinée. Le vingt-sept, nous embarquons, et le train file à travers l'Allemagne dans la direction de la France. Nous arrivons au camp de Darmstadt ou nous passons deux jours pour la visite, désinfection, etc.. . Enfin, le premier janvier 1919 à midi exactement, nous embarquons.Cette fois, c'est pour la France !
(Louis César DUHAUT membres.lycos.fr/bdubus/journal14/campagne5.htm).

A leur arrivée en France, les anciens prisonniers sont dirigés sur les centres de rapatriement, où s'effectuent les opérations administratives et sanitaires (identification, classement, épouillage, habillement, change de monnaie). De là, ils sont envoyés sur les dépôts de transition des isolés de la région de leur résidence, où ils recoivent leur congé de détente (Georges Cohen-Salvador, Les prisonniers de guerre. Payot PARIS 1929). Les prisonniers rapatriés ont droit dès leur retour en France à une permission de soixante jours s'ils ont été capturés en 1914 et 1915, quarante-cinq jours si la date de leur capture remonte à 1916 ou trente jours, comme Maximin, si celle-ci est plus récente...

Permission du Rapatrié d'Allemagne Jean Forgeau, vu à la gendarmerie de Pont Rousseau le 25.1.1919 Carte de tickets de pain pour les militaires en déplacement non pourvus d'une carte d'alimentation, collé au dos de la permission A gauche, permission d'un prisonnier de la "première heure" ayant droit à soixante jours ! Dépôt de transition des Isolés(aligné en solde et indemnités jusqu'au 3 mars 1919. 137,00)

L'autre partie de la permission contenait des tickets de pain (en sus des 20 tickets de 100 grammes correspondant à 4 jours de pain qui lui sont remis au moment de son départ, le titulaire a droit à 300 tickets qu'il devra percevoir à sa destination finale contre remise du BON ci-contre.)

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