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Cinq contre-attaques allemandes ont
été
repoussées:
l'armée de Verdun, non
satisfaite de la plus tenace défensive
que n'ait jamais enregistré l'histoire,
a reconquis en sept heures le terrain et les
points stratégiques qu'elle avait mis
cinq mois à céder. Elle frappe
nos adversaires et le monde d'une surprise
morale, ayant vaincu par une surprise
militaire. |
La surprise a toujours, depuis qu'il
y a des hommes et qu'ils se battent,
constitué le meilleur
élément du succès. Dans
la bataille napoléonienne, elle
s'appelait "l'événement".
Si nous transportons ces préceptes aux
champs de bataille de Verdun, nous en voyons
l'application ajustée aux
nécessités modernes. Le
général Nivelle a gardé
jusqu'à la dernière heure le secret
non sur l'attaque elle-même, ce que la
préparation moderne d'artillerie a rendu
impossible, mais sur la valeur et l'ampleur
même de cette attaque.
Puis, lorsque l'intensité et
la durée du bombardement maintenu par
ses canons ne devaient plus laisser à
l'ennemi aucun doute sur l'étendue de
ses intentions offensives, il a mis le
succès dans le deuxième
élément de la surprise, la
vitesse.
Celle ci, dont le moteur est dans l'âme,
demeure parmi les plus belles qualités
guerrières de nos soldats. Et, au sein de
cette guerre méthodique de matériel
à laquelle nous sommes condamnés, il
est utile de constater que les vertus du sang de
nos ancêtres demeurent toujours parmi les
gages les plus puissants de la victoire.
Commandant de Civrieux (Le Matin .
Jeudi 26 Octobre 1916)
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"Le matin"
jeudi 26 octobre 1916
Henry de Jouvenel des Ursins en était alors le
rédacteur en chef.
Colette, sa femme, notre célèbre
romancière,
en prendra la direction littéraire en
1920.
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