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Une permission à Paris en décembre 1917

Du 2 novembre au 7 décembre,
le 140ème RI est en repos au nord de Paris du coté de Villepinte.
Des permissions à la journée sur Paris sont accordées...

Vivre à Paris pendant la Grande Guerre (Pierre Darmon. Ed. Fayard)
" Paris offre parfois, au long de la Grande Guerre, un spectacle déconcertant. Les boulevards s'égayent, les terrasses des cafés et les théatres affichent complet. Aux portes des cinémas, les files d'attente battent des records. Derrière cette tapageuse vitrine se cachent tristesse et misère. Dans le silence des logis, les familles se meurent d'angoisse et, les restrictions aidant, les plus pauvres sont bientôt tenaillés par la faim. Une majorité de femmes travaillent en usine où les cadences de travail deviennent infernales et en l'absence de charbon, les morsures de l'hiver deviennent insupportables. "
Au Casino de Paris
Plusieurs incendies marquent l'histoire du Casino de Paris. L'un d'eux entraîne une réfection complète en 1917 : l'architecte Marcel Oudin aménage pour l'impresario Léon Volterra une salle moderne de 1500 places. Le soir du 17 décembre, dans un Casino métamorphosé, noir, rouge et or, décoré de laques chinoises, la foule se pressa. En haut de l'escalier de lumière, l'apparition de la fée Deslys époustoufla ! Elle fut la première qui osa s'affubler de plumes en catalfaque et de robes énormes constellées de pierreries. Elle était ravissante et sa grâce infinie.
Mode Pratique novembre 1917 (cliquez sur l'image)
La mode à Paris
Fini le temps de la taille fine et cambrée, on devine plus difficilement sous la robe et le manteau si la taille est mince, la hanche ronde. Ce qu'on recherche, c'est la souplesse. Il se prépare l'évolution qui nous mènera à la "garçonne" des années 1921. Les bottines à hauts talons faisaient fureur et les bas de soie pourtant chers étaient fort prisés, même chez les ouvrières. Pour être à la page, le vêtement s'ornait de boutons en forme de balles Lebel et le bijou à l'honneur était celui qu'avait fabriqué le blessé ou le poilu.
Les grands magasins de Paris (cliquez sur l'image)

Le 4 décembre, la température descendit à zéro degrés et aux restrictions de sucre, de pain, s'ajouta les resrictions de charbon. Les parisiens se jettent sur le bois et s'arrachent les caisses d'emballage des Halles. Tout est bon pour se chauffer, la lignite, la tourbe, la sciure de bois et même "l'aggloméré domestique", c'est à dire, la boulette de vieux journal mouillé, mélangée à de la poussière de charbon puis comprimée et séchée.


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