Sur les traces de Maximin à Verdun (février-mai 1916) A l’aube du lundi 21
février 1916, un obus allemand
explose au pied de la cathédrale
de Verdun |
Un Verdunois, parti le 22
février, raconte dans quelles
conditions il abandonna la
ville... "J'ai quitté Verdun mardi soir, jour où 73 obus étaient tombés sur la ville. Les trains ne prenaient déjà plus de civils et il m'a fallu faire 10 kilomètres à pied pour gagner la gare. Après avoir attendu de 10 heures du soir à 10 heures du matin, on nous a embarqués dans un train de marchandises pour Bar-le-duc... Dans Verdun, presque toutes les rues sont obstruées, on doit enjamber des fils télégraphiques, des charpentes, d'énormes blocs de pierre. On dirait un vaste tremblement de terre. Avions-nous peur ? Non. Nous avions été prévenus huit jours avant l'attaque et, de plus, étions singulièrement aguerris car, dès qu'il faisait beau, des taubes venaient nous visiter plusieurs fois par jour, crevant un toit, parfois un ou deux étages. On n'y faisait plus attention." Trois corps d’armée s’avancent sur un front de 11 kilomètres. Isolés, livrés à leur seul courage, les Français opposent aux vagues allemandes précédées de lance-flammes, une résistance acharnée. Le 25 février, Douaumont, dépourvu de garnison est occupé sans coup férir Le 26, Pétain arrive à Souilly, met en place la résistance française et prend une série de mesures. |
C’est dans ce contexte critique que le premier mars 1916, le 140ème régiment d’infanterie français, ces gars de l'Isère qu'on surnommait "les brûleurs de loups", arrive en vue des premières lignes de Verdun. Maximin Armanet les rejoint le 27 avril puis, le régiment prend position aux abords du fort de Vaux, la 9e compagnie et 3 sections de mitrailleuses renforçant la garnison du fort. Du 15 au 20 mai, le régiment comptera 15 tués, 99 blessés et 6 disparus. Il sera relevé dans la nuit du 20 au 21 mai, quelques jours avant que le fort de Vaux ne soit cerné par les Allemands... | |
Les Allemands, du premier mars au
9 avril, changent alors de tactique. Aux attaques étendues succède une série d’actions locales, courtes, violentes et limitées. Cette tactique reste cependant inefficace et coûteuse et les Allemands vont lui substituer une troisième tactique: un bombardement continu va désormais s’abattre sur les lignes françaises. De fréquentes attaques locales seront lancées ici et là, afin de rejeter peu à peu les Français jusqu’à Verdun. De cette tactique, naîtra bientôt l’expression " l’enfer de Verdun "... Dans ce contexte de guerre
d'usure, Joffre rêve d'une
contre-attaque qui permettrait de
reprendre le fort de Douaumont. Le 22 mai
l'assaut est donné, hélas
sans succès. Les Allemands
mettent à profit cet échec
pour reprendre l'offensive... |