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Septembre 1916

La catastrophe du tunnel de Tavannes eut lieu le 4 septembre 1916 (long de 1400 mètres; le tunnel servait d’abri, de dépôt de matériel et de munitions).



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A 21H 30, deux explosions très violentes ébranlent le tunnel et coupent l’électricité. Une nappe de gaz remplit le couloir et rend l’air irrespirable. Le 11 septembre les sauveteurs peuvent enfin pénétrer dans le tunnel, mais les pertes s’élèveront à 475 hommes. Les causes restent mal déterminées: Une corvée transportait des fusées et des grenades à dos d’ânes. Sans raison apparente, les fusées auraient pris feu en incendiant un dépôt de matériel inflammable; attisé par la cheminée centrale, le feu aurait alors gagné les dépôts de munitions.
Depuis le début de juillet, l’échec de la " Kolossale" tentative allemande était un des faits acquis aux yeux du monde et le nom de " Verdun" commençait à s’auréoler de prestige.

Du 10 mars au 22 août, le 140ème RI a eu dans ce secteur mouvementé: 14 officiers tués et 34 blessés, 534 hommes tués, 1422 blessés et 186 disparus, soit 2142 pertes au total. Il y a gagné ses lettres de Noblesse, comme beaucoup de bataillons présents cette année là.
Le 140ème quitte la région de Verdun le 3 septembre...

Mais la lutte pour le "dégagement" de Verdun continue et le Gouvernement de la République entendit consacrer la victoire de la France en décorant la ville de la Légion d’honneur. La cérémonie eut lieu le 13 septembre, dans une casemate de la citadelle, en présence des cinq généraux à qui revenait l’honneur de la défense : Joffre, Pétain, Nivelle, Mangin et Dubois, et des représentants des puissances combattant à nos côtés.

dans la citadelle, le repos des guerriers

coopérative de la citadelle (Photo. Verdun Guide historique illustré)

Sous les voûtes inviolées, le Président Poincaré pouvait s’écrier :
" Voici les murs où se sont brisées les suprêmes espérances de l’Allemagne Impériale."

Carnet de Gérard Charles du 130ème RI :
"Je me souviens aussi d’une grande salle, inhabitée pour l’instant, bordée de lits alignés avec le même soin que dans une caserne. Au-dessus de l’allée centrale s’échelonnaient au plafond cinq ou six lanternes sur les verres desquels se détachaient en noir d’expressives silhouettes rappelant celles des pièces d’ombre des cabarets de Montmartre."

Puissant réduit couvert de lourdes masses de terre, la Citadelle de Verdun est plus qu'une caserne, c'est une redoute, c'est le point de contact entre l'Avant et l'Arrière.
C'est là qu'aboutissent toutes les relèves ; c'est de là qu'elles partent toutes, c'est la gare de triage entre la Guerre et la Paix.
Le ravitaillement en vivres s'y concentre : une boulangerie prodigieuse fournit des "boules" à tout le front...
Une vaste coopérative y fonctionne et vend tous les bons "pinards" qui arrosent les victoires et les retours. La citadelle enfin est le terminus des visites officielles, l'antichambre de l'enfer ; ici les neutres viennent décorer Verdun... (Gaston Gras Douaumont 24 octobre 1916)


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